Perspectives des milieux culturels quant au rôle des organismes face à l’équité, la diversité et l’inclusion (Présentation)
Julie Bérubé, professeure Université du Québec en Outaouais (UQO). Jacques-Bernard Gauthier, professeur UQO et Vivek Venkatesh, professeur Université Concordia
En français | Traduction simultanée en anglais et LSQ
Selon les recherches de Florida (2014), les industries créatives et culturelles ne devraient pas être touchées par les questions relatives à l’équité la diversité et l’inclusion (ÉDI), car l’avantage compétitif des individus relève de leur talent et créativité et n’est pas dépendant par exemple de leur ethnicité, leur genre ou leur classe sociale. Or, les résultats de recherches scientifiques pointent plutôt vers une discrimination systémique au sein de ces industries exacerbées par les politiques mises en place pour leur promotion. Les recherches actuelles montrent une discrimination fondée sur le genre et l’ethnicité, mais également sur les habiletés physiques, l’âge et la localisation. Eikhof (2017) propose une articulation théorique dans laquelle elle étudie d’une part les individus (œuvrant au sein des industries créatives et culturelles) et les décisions qu’ils posent et d’autre part les preneur·euse·s de décisions et le contexte dans lequel il·elle·s prennent les décisions relatives à l’ÉDI. Or, Eikhof (2017) ne tient pas compte du rôle des organismes culturels. Pourtant, Acosta (2016) relève leur importance dans le façonnement des politiques propres aux industries culturelles. L’objectif de cette recherche est donc de cerner le rôle des organismes culturels quant aux questions relatives à l’ÉDI au sein des industries culturelles. Nous avons mené 65 entrevues semi-structurées avec des artistes et des travailleur∙euse∙s d’organismes culturels. La collecte de données a eu lieu dans les villes de Gatineau-Ottawa, Montréal, Toronto et Vancouver. Les résultats de cette recherche soulèvent des questions quant aux programmes de subvention, à l’éducation et à la manière dont les organismes culturels gèrent les questions d’ÉDI. Cette recherche permet de mieux comprendre le rôle des organismes culturels quant aux questions d’ÉDI et de cerner la perspective des artistes en comparaison à celle des travailleur∙euse∙s d’organismes culturels.
Julie Bérubé (Elle/she/her)
Julie Bérubé est professeure agrégée au département des sciences administratives de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Elle détient une maîtrise en gestion de projet de l’UQO et un doctorat en administration, spécialisation management d’HEC Montréal. Ses intérêts de recherche portent sur les industries culturelles au sein desquelles elle étudie entre autres les questions relatives à l’équité, la diversité et l’inclusion, les tensions identitaires, les effets de la pandémie de la COVID-19 et les innovations. Elle adopte une posture critique en recherche et s’intéresse notamment au pragmatisme critique français. Quant à ses enseignements, ils sont principalement en management et entrepreneuriat.
Jacques-Bernard Gauthier (Il/he/him)
Jacques-Bernard Gauthier est professeur à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Il collabore avec plusieurs équipes de recherche avec l’optique de proposer de nouvelles façons d’aborder les méthodologies de la recherche afin de jeter un regard empirique différent sur les enjeux sociaux contemporains (dont l’ÉDI). Jacques-Bernard Gauthier est détendeur d’un PhD de l’Université Laval tourné vers les méthodologies de la recherche. Il a développé le cheminement recherche de programmes de maîtrise et de doctorat. Il donne les cours de méthodologies quantitatifs et qualitatifs, autant au 2e cycle qu’au 3e cycle. Il est lauréat du prix d’excellence en enseignement de l’UQO.
Vivek Venkatesh (Il/he/him)
Vivek Venkatesh est un chercheur de renommée internationale, qui se concentre sur le renforcement de la résilience et de la tolérance des communautés face à la haine par une approche pédagogique résolument publique. Il est le coprésident de l’UNESCO pour la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent (UNESCO-PREV), le président du réseau des chaires UNESCO au Canada et le directeur du Centre for the Study of Learning and Performance (CSLP) de l’Université Concordia, où il est professeur titulaire de pratiques inclusives en arts visuels au département d’éducation artistique.